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Hedhili : le gouvernement ne doit plus fuir le dialogue avec les chômeurs

Abdrrahmane Hedhili, président du Forum tunisien des droits économiques et sociaux était aujourd’hui, jeudi 6 avril 2017 l’invité de Midi Show.


Le président du FTDES a rappelé que la région de Kasserine s’est insurgée en 2016 et après un marathon des ministres, le gouvernement a décidé de ne pas entamer des négociations avec les protestataires. «Les ministres ont avancé le fait que ceci ouvrira la porte devant les réclamations incessantes. Le gouvernement Chahed a décidé de déposer des plaintes contre les manifestants et de les poursuivre en justice. Pourtant, la situation est déjà très critique dans des régions marginalisées. Au début, les mouvements à Tataouine n’étaient pas d’une grande ampleur, mais le cumul a causé l’explosion. Les chômeurs de la région ont commencé les mouvements il y a un  an. Les représentants du gouvernement n’ont bougé qu’après le blocage total de la région», a expliqué Abderrahmane Hedhili.   


Le président du FTDES a déploré l’absence du dialogue avec les protestataires depuis le début des problèmes. «La révolution a été déclenchée à cause de l’étouffement du model de développement. Ce modèle continue a être adopté par le gouvernement et qui favorise l’investissement aux dépens du développement». 

 

Modèle dépassé


Hedhili a expliqué aussi que les mouvements sociaux ont engendré des leaders aux régions. Ces leaders savent ce qui se passe dans les régions, les potentiels et les limites de leurs régions. Le gouvernement n’a pas saisi le potentiel des chômeurs et de leur mouvement. Ceci est causé par la nature et le parcours des responsables qui sont au gouvernement.


Le FTDES a tiré la sonnette d’alarme car le modèle de développement ne répond plus aux exigences des régions. Avec la situation actuelle les investisseurs ne vont partir aux régions. L’Etat doit donc jouer le rôle de locomotive pour préparer le terrain aux investisseurs privés et étrangers, a expliqué Abderrahmane Hedhili.


Pour les situations sociales au sein des familles, il y a des cas désespérés. Le dossier de la plus ancienne chômeuse du pays traine encore entre les bureaux d’Iyed Dahmani et Said Blel. Ceci engendre un sentiment de dépression et explique l’augmentation du nombre de suicides dans le pays. Notons que plus de 12 mille ouvriers des chantiers travaillent dans des administrations publiques depuis plus de six ans. Ces derniers réclament la régularisation de leur situation.

 

Pression


Le président de la FTDES a noté que le gouvernement ne bouge que sous la pression. "Par contre, une expérience inédite a été testée avec Kamel Jendoubi qui était au gouvernement à l’époque. Un débat a été ouvert avec les représentants des régions. Ce dialogue a produit des débuts de solutions, mais par la suite tout a été suspendu. En rencontrant Youssef Chahed, j’ai appelé à la création de canaux de dialogue avec les régions. Nous craignons que la situation déborde. Les chômeurs dans les régions ont une très grande conscience.  Nous voulons que ces chômeurs deviennent des acteurs positifs et donner le plus même sur le niveau local et économique. Ce que nous demandons au gouvernement est de mettre un terme au silence et entamer un dialogue avec les chômeurs", a conclu Abderrahmane Hedhili. 

 



 

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